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20 avril 2009

Madagascar 1947: quand la France nommait les génocides "pacification"!

soumission_des_rebelles(D'Antananarivo) 47 vous-dit-elle quelque chose ?
29 mars 1947. Une date. Une simple date. De printemps. De massacre. L'histoire de France n'a-t-elle pas basculé ce jour-là sous les assauts de quelques indigènes armés de sagaie, de lance et de flamme ?
Peut-on le dire ?
Que l'histoire de France, la grande histoire de France, s'est infléchie sous les coups de quelques sauvages croyant fort à la puissance de leurs amulettes et talismans ?        

La France eut-elle à partir de ce jour-là les mêmes rapports, les mêmes liens avec ses colonies ? N'a-t-elle pas choisi désormais la répression et l'abandon de ses idéaux nés de la Révolution de 1789 ? Tous les hommes naissent libres et égaux en droits… L'Indochine suivra très vite, l'Algérie, le Cameroun…

Faisant suite aux promesses d'après-guerre d'accorder liberté aux colonies, faisant suite aux espoirs nés de la victoire contre le fascisme et le nazisme, Madagascar ou toute autre colonie ne pouvait-elle pas espérer vivre enfin hors domination, hors indigénat et humiliation perpétuelle ? Ce pays pouvait-il dépasser son statut de dominé, sortir de cette situation étrange d'infériorité accolée à sa « race » ? Pouvait-il mener sa propre histoire ? Les colonies ne pouvaient-ils plus faire confiance à la parole de la France ? Celle des Lumières, superbe promesse d'humanisme ?

Las, la France d'alors, 1946, choisit de maquiller les promesses et refusa toute idée d'indépendance. Rejetant l'idée d'autonomie dans l'union française proposée par l'Etat français, les Malgaches se soulevèrent, choisirent d'être rebelles. La politique a perdu, les armes ont parlé.

1947 ou cette arrogance, ce désir de ne pas lâcher sa proie -main d'œuvre, marchés et ressources des colonies… 1947 ou ce refus de reconnaître l'humanité pleine de l'Autre, cette soif d'exploitation prenant le pas sur toute autre considération… Le 29 mars 1947, à Moramanga, les rebelles malgaches se lancèrent dans un assaut sans espoir.

Si la première nuit fut de victoire, les suivantes furent de cauchemar. Des massacres et des exactions en nombre, des fusillades sans fin et des exécutions sommaires. Des « enquêtes ». Des « questions ». Des dizaines de milliers de morts civils, de faim, de maladie. Des milliers de réfugiés en fuite devant la guerre, guerre coloniale. L'expérimentation de tout ce qui allait suivre en Algérie. En tout : l'impossibilité de chiffrer les morts, tant on a tué… 89000 morts selon l'armée française en 1949. 11000 morts, chiffre officiel et risible un an plus tard ( le chiffre de 200000 semble le plus probable) .

Les années suivantes furent de négation. Les années suivantes furent de silence. On brûla des archives. On classa des archives. On ferma des archives. On ne jugeât point. Sauf les Malgaches, coupables pour avoir refusé l'injustice du colonialisme.

A l'indépendance, promesse toujours d'une vie commune, dans une humanité partagée, dans un élan démocratique respectueux de chacun, dans des rêves de progrès universel. On appela cela coopération. Mutisme et complicité. Dictature. Corruption. Silence toujours. L'oubli a succédé. Les générations furent autant de couches de linceuls naturelles. C'est ce qu'on a cru.

sources RUE 89

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